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Cette 1ère pratique s’inspire de la méditation Vipassana (vision intérieure ou vision pénétrante) qui est la plus ancienne des pratiques de méditation bouddhique. La méthode vient directement du Sutta Anapanasati (Soutra de la Pleine de Conscience de la Respiration) enseigné par le Bouddha lui-même. Vipassana signifie « voir les choses telles qu’elles sont réellement ». Le processus complet de la respiration (inspiration, brève pause, expiration, brève pause) est utilisé comme « objet » pour développer l’attention pure et la compréhension claire de tout changement qui se produit dans les expériences physiques, émotionnelles, mentales ou sensorielles du méditant.
Dans cette méditation, la concentration et l’attention sont cultivées côte à côte et de façon équilibrée. Car si l’une des deux est renforcée au détriment de l’autre, l’équilibre est rompu et la méditation est plus difficile.
En effet, la concentration consiste à « forcer » le mental à demeurer sur un objet fixe tandis que l’attention est la fonction sensible et délicate qui remarque, qui observe l’objet. La concentration permet donc de conserver l’attention sur l’objet unique.
Même si la notion d’effort peut à première vue effrayer ou déplaire, elle est indispensable si nous nous trouvons dans un état dépressif car celui-ci accroit la difficulté à se concentrer. Nous pouvons aussi avoir l’impression d’être continûment dans une bulle, coupé du monde et de la réalité. Il est important de se sortir de cet état pour revenir à la claire conscience du moment présent. C’est cet effort joyeux qui nous remet sur le chemin de la vie.
Au cours de cette méditation, nous fixons notre attention sur le bord des narines et nous remarquons simplement la sensation créée par le souffle d’air qui entre et qui sort à chaque inspiration et à chaque expiration. La respiration est ainsi utilisée pour centrer l’attention. Elle joue le rôle de point de référence à partir duquel le mental vagabonde et auquel il peut être ramené systématiquement. Dans Vipassana, rien n’est considéré comme « distraction inutile ». Lorsque quelque chose se manifeste dans l’instant présent - cela peut être des pensées, des sensations physiques, des émotions, des perceptions sensorielles – nous éloignons temporairement notre attention du souffle pour observer cette manifestation. C’est cette observation qui mène à la conscience/connaissance de soi, de nos conditionnements mentaux, de nos émotions, de nos pensées compulsives etc…
Cette méditation permet aussi de prendre conscience de l’impermanence de tout phénomène apparaissant dans l’instant présent et donc par extension de l’impermanence de la vie incarnée (du corps, de la matière, des états émotionnels, de toute situation de vie, etc).
Pour plus d’ancrage dans la réalité du moment présent, l’attention peut également être portée durant la méditation sur le corps et plus particulièrement sur les mouvements du ventre pendant la respiration. Au bout de quelques minutes, l’esprit et le corps tout entier commencent à s’apaiser, le mental à se clarifier et à revenir totalement dans l’instant présent.
Je recommande de pratiquer cette méditation tous les jours car ses bénéfices sur le plan mental et émotionnel sont à long terme absolument fabuleux. Cette méditation nous aide à sortir d’une léthargie mentale, d’une forme de déconnection avec la réalité, d’un état d’endormissement (psychique et non physique), mécanismes que nous mettons inconsciemment en place pour éviter les sujets ou situations qui nous sont désagréables ou trop douloureux. Au contraire, cette pratique mène vers un état de conscience éveillé, joyeux, clair et totalement ouvert sur la vie. Dans son œuvre « La Respiration Essentielle », Thich Nhat Hanh recommande de suivre consciemment notre respiration tout au long de la journée dans notre vie quotidienne afin de limiter les pensées confuses et inutiles et pour ressentir à nouveau la joie d’être, dans l’ici et maintenant. Cela permet de prolonger les bénéfices de la méditation en maintenant un état de conscience éveillée entre deux pratiques.